Boubou

Paris est au centre d’un réseau qui, de la banlieue à l’Afrique, permet de trouver les matériaux et les prestataires nécessaires à la fabrication des «boubous», que la robe soit du modèle Boubou, N’donguete, Taïbas ou Dimi boubou.

Matière : Tissu
Numéro d’inventaire : 2002.31
Période d’utilisation : N.R.

Histoire

Les immigrés d’Ile-de-France, de banlieue ou de Paris, peuvent acheter le tissu à Paris dans des boutiques spécialisées du 18ème arrondissement à Barbès ou à Château Rouge.

Dans ces quartiers, des tailleurs proposent leurs services, le modèle est choisi d’après les images punaisées au mur ou sur catalogue, les broderies sont choisies sur échantillons. Mais les prix sont quatre fois plus élevés qu’en Afrique alors certains, lors de leurs voyages « au pays » feront fabriquer la robe par le tailleur local. 

Cette grande robe en tissu wax a été collectée en 2002 lors de l’exposition Banlieue ma ville. La donatrice a toujours porté des robes africaines pour garder le contact avec sa culture. A Fresnes elle dit se sentir un peu comme dans son village d’Afrique, au Sénégal, qu’elle a quitté en 1972 pour rejoindre son mari qui, lui, était en France depuis 1958. Le vêtement est en 3 parties : la robe, le pagne et le foulard. Le tissu a été acheté à Barbès, mais elle a été confectionnée au pays, par un tailleur sénégalais, moins cher que ceux du 18ème arrondissement parisien.

Témoignage

Founi K. – habitante de Fresnes

« Je porte les robes africaines, j’élève mes enfants à la mode de mon pays, car à Fresnes, je me sens un peu comme dans mon village d’Afrique. J’ai toujours porté des robes africaines en wax, avec bien sûr le foulard, car dans ma religion (Islam) les femmes ne vont pas nu-tête. Je n’ai commencé à porter des vêtements européens qu’en 1999 quand j’ai pris pour la première fois un travail. Mais en dehors je suis toujours avec mes robes africaines. 

Je suis arrivée en 1972 en provenance du Sénégal, c’était le regroupement familial. Mon mari était venu pour travailler en France en 1958. Nous habitions Paris, mais à cause de la pénurie de logements, la ville de Paris, employeur de mon mari, nous a envoyés en cité à Fresnes. Pour les enfants c’était mieux d’être à la campagne. Ici ils pouvaient sortir plus librement et comme il y a d’autres africains, on les surveille tous un peu. C’est comme dans mon pays, on dit : « Il faut tout un village pour élever un gosse ». »