Matière : Tôle émaillée 

Numéro d’inventaire : 2002.4.1 

Période d’utilisation : 2002 

Histoire

Le terme de banlieue naît au XI^ème siècle, il s'agissait d'un territoire d’environ une lieue soumis à la juridiction du seigneur. Son acception moderne, territoire et ensemble des localités entourant une grande ville, émerge à partir du XVII^ème siècle, mais prend rapidement une connotation négative. Ce territoire très marqué par la diversité des influences extérieures est en constante évolution. Dans les années 1990 et début 2000, le terme «banlieue» est principalement utilisé par les médias (surtout télévisuels) comme synonyme d’un territoire où s’expriment violences et tensions. Un certain nombre de représentations péjoratives émergent comme celles du «jeune de banlieue», des «cités» et des «grands ensembles» associés à l’expression de tensions sociales.  

Le terme de «banlieue» est devenu si négatif que la SNCF décide, en 2002, de rebaptiser son réseau de «RER Banlieue» en «Transilien», contraction de «transport» et «francilien». Ce panneau est collecté par l'ancien conservateur de l’écomusée le 25 avril 2002. Ce matin-là, prenant son RER à la gare de Paris Nord, il trouve des ouvriers en train de remplacer les panneaux "banlieue" par des panneaux "transilien". Il organise la collecte et l’acquisition de ce panneau symbolique du rejet du mot banlieue.  

Témoignage 

Alexandre D. – Ancien conservateur de l’écomusée 

« C’était lié à toute la politique de communication de la SNCF qui imposait le transilien et qui souhaitait retirer la terminologie « banlieue » sur tout son réseau. Et donc ça m’avait alerté sur le rapport qu’il pouvait entretenir à ce territoire ou à cette terminologie. Aussi, lorsque j’ai vu qu’ils étaient en train de démonter les panneaux "banlieue" pour les remplacer, je me suis dit que cet objet était fondamental puisque ça indiquait que la SNCF, mais pas que la SNCF, souhaitait faire disparaitre, peut-être pas le territoire, mais au moins le terme. Et donc tout ce que ça comprenait de positif ou de négatif, ce terme, avec toute son historicité… On est en train de diluer la notion de banlieue et, petit à petit, on cherche à la vider de son sens. Ça me paraissait important qu’on ait trace de ça, d’autant plus qu’on sait que c’est une des caractéristiques de ce qu’on a appelé des banlieusards. Ce sont des gens qui se déplacent, qui font la migration quotidienne. Donc c’est loin d’être neutre par rapport à la signification de ce que peut être un banlieusard et de ses pratiques quotidiennes. »