Affiche - A86 : 10 voies, la mort chez vous

En 1965, le schéma directeur d'aménagement de la région parisienne prévoit un axe de circulation autour de Paris, l'A86.

Matière : Papier 

Numéro d’inventaire : 2002.10.11 

Période d’utilisation : 1974 

Histoire

Sur 37 millions de déplacements quotidiens en Ile-de-France, 17 millions se font en voiture. Les Franciliens se sont de plus en plus éloignés de leur lieu de travail et se déplacent de plus en plus de banlieue à banlieue. En Ile-de-France, les autoroutes, routes express modernes développées dans les années 1960, se sont implantées en banlieue parisienne, et non dans la capitale. Fresnes se situe au croisement de voies de circulation depuis l'époque romaine : route nationale de Paris vers Orléans et route royale de Choisy-le-Roi à Versailles. 

En 1965, le schéma directeur d'aménagement de la région parisienne prévoit un axe de circulation autour de Paris, l'autoroute A86. L'autoroute doit doubler la RN186 (Route Nationale) à Fresnes, multipliant les voies de 4 à 10, en pleine agglomération. En février 1974, le projet présenté à la ville et à sa population était celui d'une autoroute à ciel ouvert coupant la ville en deux. Un comité de défense des expropriés et riverains de l'A86 et des habitants des communes de Fresnes et d'Antony fut créé. Il atteint rapidement plus de mille adhérents.  

Témoignage

Julien G. – militant et ancien conseiller municipal à Fresnes 

« Avec 10 voies de circulation les appartements devenaient inhabitables. Nous n'avons pas discuté l'utilité de cette autoroute, mais agi pour minimiser les nuisances des riverains et de la ville tout entière. Je vis allée du Mali, au Clos la Garenne depuis le début, en 1960. Quand nous sommes arrivés, il y avait 3 voies, puis il y en eu a 4 puis 6. Des feux rouges ont été installés, on entendait les camions sous nos cuisines et nos chambres, de jour comme de nuit.  

On a monté une association, initiée au départ par des militants politiques de gauche mais on tenait à la neutralité de l'association. Elle a rapidement trouvé de nombreux adhérents, des riverains au départ puis d'autres Fresnois et Antoniens, solidaires. La commune, réticente au départ, est devenue ensuite un partenaire. C'est un adhérent de l'association qui a réalisé cette affiche, en novembre 1974. Certaines choses ont abouti mais ça a été long, les travaux ont commencé au bout de 15 ans, la partie souterraine est partielle, et non totale, comme nous le souhaitions. La passerelle a été construite. Il a fallu faire des concessions et le combat n'est pas fini. »