Carnet de bord - Mémoire des lieux et des habitants

En 2006, l’ancienne Communauté d’agglomération du Val de Bièvre organise, en collaboration avec Ça Va Marcher Productions et Monde Mosaïque, une grande opération « Mémoire des lieux et des habitants ». Les habitants du territoire sont invités à participer à des promenades-découvertes et à des collectes de paroles.

Matière : Papier
Numéro d’inventaire : 2006.3.18
Période d’utilisation : 2006

Histoire

En 2007, l'écomusée propose une exposition Parle ma Banlieue autour des paroles et des idées de ces 160 habitants. Ils ont parlé de leur quartier au travers de voix enregistrées, de photos, d’histoires ou d’écrits. Les carnets de bords ont été réalisés par des adultes participants au projet. Ils décrivent chacun de façon personnelle leur quartier au fil des pages de textes et de photos.
Des groupes d’habitants, entre 25 et 30 membres issus de catégories sociales, de tranches d’âges, et d’origine diverses, ont été constitués dans deux quartiers de chacune des sept villes du territoire. 

Chaque groupe a été conduit dans son quartier le long d’un itinéraire prédéfini avec la ville. Pendant cette demi-journée, les commentaires de chacun ont été recueillis. Les habitants se sont rencontrés et ont découvert leur quartier à travers cet échange. L’écomusée a collecté des données qui ont donné lieu à un travail d’analyse par une ethnologue, Emmanuelle Jallon, permettant une meilleure compréhension du territoire et de ses représentations. 

Témoignage

Kinanda K. – Habitante du quartier de la Vache Noire à Arcueil

« Oui, je vis ici à la Vache Noire… Et là où on est là, c’était le 57 Avenue Laplace. Il y avait un bâtiment qui a été démoli. Et j’y vivais. Non, ils ne vont pas tout raser, ils vont raser le bâtiment A et le B, il va être rénové tout simplement. Ils vont reconstruire d’autres bâtiments sur la place du bâtiment A.

C’est un quartier assez calme. Ça fait 16 ans qu’on y habite. A part qu’il y a les jeunes qui sont un petit peu dehors. Ils cherchent leurs repères dehors. Il n’y a pas assez de place pour les jeunes mais sinon c’est vraiment tranquille.

La rénovation, ça va changer beaucoup de choses et puis, il y aura plus d’habitations pour les habitants du quartier. Ça sera plus de logements aussi et puis c’est positif. Du bruit ? Y en a des fois, maintenant on est habitué, on sait que c’est nos logements à nous donc on occulte les bruits.

Moi je connais ici parce que, faut dire que par rapport à ma situation de réfugiée politique, j’étai un peu dans l’isolement. Et l’isolement, ça fait que des fois où je suis seule et que mes enfants sont à l’école, je me promène un petit peu dans les rues d’Arcueil pour pouvoir passer le temps. Alors je passais ici, pour pouvoir admirer les petites maisons. Parce que, en fait, en Afrique, c’est des maisons, donc ça fait que je passais pour admirer. Ça me faisait penser à l’Afrique. Mes enfants n’ont pas eu cette chance mais moi je connais un peu Arcueil par cœur parce que j’y passais même la nuit. Je sortais pour pouvoir aérer mon esprit ou la tête. »