Plaque de rue

L'ancienne voie des laitières menait aux champs où allaient paître les vaches avant la densification urbaine de Fresnes.

Matière : Bois contreplaqué - fer
Numéro d’inventaire : 2004.5.2
Période d’utilisation : XXème siècle

Histoire

Fresnes est longtemps resté un village rural. En 1900, on compte à peine 900 habitants pour 125 maisons d'un ou deux étages, alignées le long la grande rue. Quelques fermes à cour carrée jouxtent ces maisons de laboureurs, d'ouvriers agricoles ou de petits artisans. Les principaux commerces et le café-tabac sont aussi regroupés sur cet axe principal, centre de la vie locale.

Jusque dans les années 1950, le paysage est encore très largement agricole avec les grandes parcelles du plateau, des vergers et des potagers. La Bièvre et le ru de Rungis serpentent dans les prairies de fond de vallée. Depuis les années 1920, des lotissements, pas encore complètement construits, accueillent aussi des jardins et des cabanons.

Les rues anciennes du centre sont étroites. Les chemins ruraux, dont les tracés remontent souvent à l’antiquité, sinuent au gré des obstacles pour relier essentiellement le village aux champs, comme la voie des laitières à la limite de Rungis.

Témoignage

François M. – Enfant à la ferme de Cottinville, dite alors ferme Lebourlier

« Après la maladie de mon grand-père, l'exploitation de la ferme fut modifiée et la production laitière développée. La vente du lait en bouteilles sur Fresnes, Antony et surtout Bourg-la-Reine fut confiée à mon oncle qui livrait la clientèle à domicile avec une charrette à cheval, au cours de tournées. Au bout de plusieurs années, le développement de l'industrie laitière, qui débutait, produisant un lait pasteurisé commercial, rendit inintéressante cette activité.

Il y avait une laiterie et on faisait du fromage blanc. Pendant la guerre, il y a des gens de la Meuse qui sont venus se réfugier, on avait pas mal de lait écrémé à ce moment-là, on ne savait pas quoi en faire et la "bonne femme" de la Meuse a dit : « moi, je vais faire de la fondue ». Alors elle a caillé ce lait écrémé, elle l'a chauffé et ça donnait de la fondue, et pour moi, c'était quelque chose d'extraordinaire de manger une tartine de pain avec de la fondue ou bien de faire cuire des pommes de terre pour les cochons : on prenait les plus grosses pommes de terre, on les mettait à cuire dans la cendre et on mangeait ça avec la fondue, c'était délicieux ! Surtout que c'était interdit de faire ça... »