Paire de cuissardes

Cette paire de cuissardes servait au plombier-égoutier quand les égouts du domaine pénitentiaire étaient bouchés, ou pour effectuer des réparations sur le système de tuyauteries.

Matière : Cuir – zinc – métal - cuivre
Numéro d’inventaire : 2000.10.8.1-2
Période d’utilisation : Début XXème siècle

Histoire

La réforme du système pénitentiaire de 1875 n’est toujours pas appliquée dans le département de la Seine à l’approche de l’Exposition universelle de 1900. Les prisons de Paris doivent pourtant être remplacées, surtout celle de Mazas, située près de la gare de Lyon, qui serait la première vision de Paris pour les visiteurs. Fresnes, petite bourgade à 12km de Paris, au croisement de grands axes routiers et aux terrains peu chers, est choisie par le Conseil général comme lieu d’implantation. La prison de Fresnes d’une conception totalement nouvelle sera inaugurée en 1898. 
Cette paire de cuissardes servait au plombier-égoutier quand les égouts du domaine pénitentiaire étaient bouchés, ou pour effectuer des réparations sur le système de tuyauteries parfois d’origine, et donc vétuste. Longtemps oubliées, ces bottes sont sorties de la prison lors d’une liquidation, puis données lors d’un appel à collecte lancé par l’écomusée.
Le donateur a d’abord été couvreur-zingueur, puis plombier-zingueur, robinetier-fontainier et enfin plombier-égoutier à la prison de 1965 à 2000.
Récupérées par le donateur lorsqu'elles ont été mises à la poubelle par l'administration, il n'a jamais vu personne les utiliser. Lui-même a dû attendre la veille de sa retraite pour obtenir le matériel adéquat qui permettait de ne pas être mouillé. 

Témoignage

Jean-Claude B. – Employé à la retraite du centre pénitentiaire de Fresnes

« La prison est un Etat dans l’Etat ; tout doit être clos, sur terre comme sous terre. C’est pourquoi, quand j’étais plombier à la prison, j’intervenais sur un réseau d’égouts propre à cette institution. Jadis les plombiers descendaient dans les égouts pour l’entretien et le débouchage munis de bottes en cuir parées de clous, mais moi j’ai toujours utilisé des bottes de caoutchouc. J’ai commencé en 1965 et à l’époque, cette paire dormait déjà dans un coin. Lors de la liquidation par l’administration de matériels obsolètes, j’ai récupéré ces bottes et je les ai gardées chez moi avant de les donner au musée. »