Marmite norvégienne

La marmite norvégienne est une caisse isolée avec des matériaux qui préservent la chaleur (laine, foin, tissu, liège), dans laquelle on peut placer un plat tout juste retiré du feu.

Matière : Laine – bois - métal
Numéro d’inventaire : 1997.6.4
Période d’utilisation : 1942 - 1945

Histoire

Cette marmite a été confectionnée par le père de la donatrice en 1942. Cet objet atypique, longtemps laissé de côté, revient aujourd’hui dans certains foyers. Ce prototype a été fabriqué et imaginé pendant les périodes de restriction, et témoigne de la Seconde Guerre mondiale, période propice à la débrouillardise et à l’inventivité, lors des années difficiles de manque de nourriture et d’énergie pour la préparer.

La marmite norvégienne est une caisse isolée avec des matériaux qui préservent la chaleur (laine, foin, tissu, liège) dans laquelle on peut placer un plat tout juste retiré du feu. L’isolation de la caisse permet de poursuivre la cuisson sans source de chaleur. Le procédé permet d’économiser une grande partie de l’énergie (bois, charbon, gaz, etc.) consacrée à la cuisson des aliments. La marmite norvégienne, contrairement à ce que peut induire son nom, n’est pas forcément d’origine scandinave. 

Témoignage

Françoise L.
« C’est un objet que la plupart des parisiens se sont confectionnés et qui revient à la mode chez les écolos. Pendant la guerre les économies d’énergie étaient indispensables ; on a passé l’hiver sans chauffage, tous habillés chaudement. Plus de chauffage, plus d’électricité, plus de gaz pendant une partie des journées. C’était en 1942, pendant la guerre. Mon père connaissait le principe de la marmite norvégienne et a été l’un des premiers à en confectionner une : on mettait la casserole avec un isolant, les débris de laine qu’il a pu trouver. On faisait bouillir la casserole, en pleine ébullition, on la mettait là-dedans, on fermait le couvercle et ça continuait à cuire ; c’était bon pour les légumes et les viandes tendres, c’était plus difficile pour un pot au feu. Ça remplaçait l’énergie, le gaz, les moments de gaz se prolongeaient. 

On a le même système en Mongolie. Il en a fabriqué une et a donné la recette aux gens autour de lui. On connaissait tous le système. Ça n’a pas servi après la guerre mais ça a été conservé et transporté. C’est un symbole de la nourriture des années 1942, du froid à la maison, de mon père travaillant avec son pardessus, des engelures, du froid, le symbole de la misère physique. 

Le froid a été très dur. On a mangé peu de choses, quelques conserves au début, les provisions que ma mère avait faites, il y avait la queue. Ma mère a passé 5 ans avec une anxiété permanente de trouver de quoi manger. C’était l’obsession. J’ai des souvenirs de faim surtout, des carottes à l’eau, que à l’eau, du pain qu’il fallait peser car mon grand-père mangeait le pain des autres. Les enfants avaient 375 g de pain par jour et les parents avaient 250 g. Ma mère pesait le pain et on partait chacun avec notre ration de pain, qu’on mangeait par petit bout, comme on voulait.»