Service de toilette

Cet ensemble servait à la toilette bien avant l'arrivée de l'eau courante dans les foyers.

Période d’utilisation : Début XXème siècle
Matériaux & techniques : Bois - faïence
Désignateur.trice : Josette D. - originaire de l’Hérault

La toilette

La distribution publique de l’eau est tardive partout en France. À partir de 1828, les collectivités ont la responsabilité d’assurer l’alimentation en eau. Certains foyers privilégiés obtiennent l’eau courante dès 1880, mais il faudra attendre plusieurs décennies afin que cet accès se démocratise. L’installation des réseaux de distribution est longue et coûteuse pour les municipalités. En 1930, seulement 23% des communes disposent d’un réseau de distribution, et en 1945, 70% des communes rurales ne sont toujours pas desservies. Ce nécessaire à toilette servait à se laver au début du 20ème siècle. Il appartenait aux parents de Josette qui vivaient dans un village de l’Hérault. Il était disposé dans la chambre d’amis. Josette ne l’a jamais utilisé, mais l’a conservé précieusement. Elle se souvient des visites du médecin qui s’y lavait les mains. Les invités de la famille pouvaient y faire leur toilette, les hommes l’utilisant aussi pour le rasage matinal. Cet objet évoque des pratiques liées à des modes de vie qui ont évolué, notamment pour Josette qui est passée d’un village provincial à un village de banlieue.

Témoignage

« C’est un objet que j’ai connu dans mon enfance. Et qui servait pour faire la toilette. Surtout pour le docteur, pour se laver les mains. Il venait, il se lavait toujours les mains. Ça, c’est resté dans ma tête. Pour nous ausculter. Et sinon, quand il y avait des invités, ils laissaient la chambre pour aller dormir dans une chambre un petit peu moins jolie. On leur apportait le bol d’eau chaude, on s’en servait comme ça quoi.
C’était surtout mes parents. On se lavait dans la cuvette. Et puis il y avait les petits trucs pour mettre le savon. J’ai surtout vu ma maman, qui se mettait quand même dans une de ces chambres-là, pour un peu sa toilette intime. Mon père, plutôt, l’été, je le voyais toujours tirer l’eau du puits et se laver du retour des vignes. Moi en tant qu’enfant, il y avait une cuvette dans l’évier, dans la cuisine. Et puis l’été, il y avait des grandes bassines. Ma mère lavait dans la lessiveuse. Il n’y avait pas de lave-linge non plus. Mon plaisir c’était de tirer l’eau du puits, quand il faisait très chaud, et de plonger dans cette grande lessiveuse ! »