Porte miniature

L’objet désigné par Paule en est la réplique miniature de la porte de la ferme de Cottinville, symbole de l'amitié franco-roumaine et de la force du collectif dans les actions associatives.

Période d’utilisation : Années 2000
Matériaux & techniques : Bois
Désignateur.trice : Paule F. - militante associative

Amitié roumano-fresnoise

Dans les années 1980 Nicolae Ceausescu, président de la République socialiste de Roumanie, cherche à renforcer son pouvoir au travers de nouveaux moyens de contrôle et de répression. La « systématisation » des villages s’inscrit dans la logique de cette politique et en constitue une brutale accélération. Ce programme prévoit la disparition de 7 000 villages roumains afin d’en récupérer les terres agricoles et de détruire ce qu’il reste des structures sociales traditionnelles. En réaction, l’opération « Villages roumains » voit le jour pour faire « adopter » ces territoires condamnés par la politique dictatoriale de Ceausescu. Suite à l’appel de Médecins sans frontières et de quelques Fresnois de la Ligue des droits de l’Homme, dont Paule fait partie, Fresnes crée l’association Aïta Mare et parraine la commune du même nom, constituée de trois villages du centre de la Roumanie. Après la révolution de 1989 et la chute de Ceausescu, les échanges s’orientent vers la solidarité : envois de vêtements, de nourriture, produits sanitaires, matériel scolaire, médicaments dont le transport est assuré par les bénévoles, « voyageurs humanitaires », avec l’aide de la ville. En signe d’amitié, la ville d’Aïta Mare offre en 2005 à la ville de Fresnes une porte en bois sculptée par Stefan Barta dit Pichta. Typique de l’art populaire transylvanien, elle est l’actuelle porte de la ferme de Cottinville. L’objet désigné par Paule en est la réplique miniature, symbole de cette amitié franco-roumaine et de la force du collectif dans les actions associatives. L’association Aïta Mare est dissoute en janvier 2018 mais les liens entre les deux villes restent forts.

Témoignage

« La démarche qui a été faite par des Fresnois, les élus et les gens, c’était vraiment collectif. Il y a eu une urgence. C’était une démarche très ponctuelle qui aurait pu s’arrêter là, comme on signe une pétition. Elle s’est construite, avec un échange permanent avec le village même si c’était difficile, même si on n’a pas du tout la même culture entre ce petit village et une ville de banlieue. On n’était pas simplement solidaires. On a aussi construit notre façon de penser avec eux. Ils nous ont aussi permis de réfléchir à une autre partie de l’Europe, c’étaient des villages frontières, c’étaient des régions frontières, en fait. Y a eu des très jolies histoires et y en a une qui est très jolie, parce qu’elle concerne mon fils. Avec un de ses copains, ils avaient donné un sac à doc nounours, avec des petits trucs dedans. On a envoyé ça, on n’avait pas de nouvelles. Et puis, des années après, mon fils est venu avec nous à Aïta Mare. On va voir à l’école, le directeur d’école qui avait trois enfants, dont une fille de l’âge de mon fils. Et elle est arrivée avec ce nounours sur le dos. Et c’est vrai que pour mon fils, il avait bouclé l’histoire. Y avait une charge affective. Et alors, quand il a vu arriver cette fille avec ce sac, c’était assez étonnant ! Il y a eu de très jolies histoires comme ça entre Aïta Mare et Fresnes. »