Marmite

Pour Christine, cette marmite est évocatrice de sa culture africaine – qu’elle souhaite faire perdurer –, de la solidarité forte entre les femmes de son quartier tout au long des étapes de leur vie, de l’amour du collectif et du partage.

Période d’utilisation : Années 2000
Matériaux & techniques : Aluminium
Désignateur.trice : Christine K. - membre de l’Association des femmes africaines de Fresnes

La grande marmite

Christine est arrivée du Mali en 1993 et s’est installée aux Groux, dans le nord de Fresnes. Elle a vite rencontré d’autres femmes qui souhaitaient, comme elle, se connaitre, se réunir et s’entraider. L’Association des femmes africaines de Fresnes est créée en 2009 et compte aujourd’hui une soixantaine de membres. L’association a vocation à développer des activités de valorisation des cultures et traditions africaines, d’organiser des rencontres pour échanger sur les questions familiales, sociales, etc. Les adhérentes, pour la plupart originaires d’Afrique de l’Ouest (Gambie, Guinée-Conakry, Côte-d’Ivoire, Mauritanie, Mali, Sénégal), se réunissent un dimanche par mois à la maison de quartier, s’invitent, se donnent des « coups de main ». Elles organisent régulièrement de grandes fêtes lors desquelles sont utilisées d’immenses marmites, pour réaliser le Tieb : un plat à base de poisson, bien épicé, à déguster avec du riz et une salade. Les fêtes sont planifiées longtemps à l’avance, et financées par une collecte. Six femmes font les courses à Paris, dans le quartier de Château-Rouge ou de Stalingrad, et dix font la cuisine, dès la veille. Pour Christine cette marmite est évocatrice de sa culture africaine – qu’elle souhaite faire perdurer –, de la solidarité forte entre ces femmes tout au long des étapes de leur vie, de l’amour du collectif et du partage.

Témoignage

« Les familles africaines ont toujours des grandes marmites. On est obligés. C’est pas tous les jours qu’on a des fêtes, mais quand nos parents nous rendent visite ou les cousins, on est obligés de faire au moins cinq kilos. Grâce à la grande marmite de 25 kg, on peut nourrir 200-300 personnes. C’est très important pour nous ; parce que dans nos fêtes, on invite beaucoup de personnes. Et puis, on est habitués déjà à être nombreux. Parce qu’on est nés dans ça. Moi, je me sens bien quand je suis entourée. Les femmes africaines de Fresnes sont très, très soudées, très proches. Par exemple, je viens des Groux et on me dit tout de suite : « Telle personne vient de perdre son père. » Nous, on prend pas le téléphone pour appeler. On y va directement et en partant, tu n’imagines pas trouver quelqu’un là-bas. Mais quand tu arrives, tu vas trouver trente femmes assises. Ça, c’est une solidarité chez les femmes africaines. »