Magnétophone et cassettes

Ce matériel était utilisé pour enregistrer une version audio de livres pour les rendre accessibles à tou.te.s.

Période d’utilisation : Années 1990
Matériaux & techniques : Matières synthétiques
Désignateur.trice : Nicole R. - présidente de la bibliothèque sonore de Fresnes

La lecture pour tou.te.s

Nicole a désigné ces objets qui sont symboliques d’un fort engagement bénévole, qui renvoie à la richesse du tissu associatif fresnois. Elle est l’actuelle présidente de la bibliothèque sonore de Fresnes, de l’association des Donneurs de Voix, reconnue d’utilité publique. À la retraite, en 2007, elle s’y est investie, ayant toujours désiré enregistrer des livres. 
La bibliothèque a été créée en 2000 par un Fresnois, Paul Genest. Elle est destinée à tous ceux qui sont empêchés de lire, y compris des scolaires avec handicap, ce qui représente environ une centaine d’audiolecteurs. Jusqu’en 2005, l’enregistrement se faisait avec un magnétophone à cassettes, chez soi, avec moins de normes et de professionnalisme qu’aujourd’hui, sachant que l’enregistrement d’un ouvrage prend en moyenne neuf heures de temps pour trois heures d’écoute. Un gros roman pouvait nécessiter jusqu’à quinze cassettes. La bibliothèque gardait l’original, appelé « la mère ». Les copies étaient destinées à être prêtées, envoyées dans des mini mallettes, avec franchise postale. Cela nécessitait un gros travail d’entretien, de duplication et de réparation. Les cassettes ont vite disparu au profit des CD, puis du format numérique. Si la technique a évolué et a allégé une partie de la logistique, l’investissement des bénévoles reste important, puisqu’ils consacrent encore aujourd’hui 5 à 6 000 heures par an pour l’association 

Témoignage

« Ça fait partie de l’histoire un peu de Fresnes ; les bibliothèques sonores, il n’y en a quand même que 114 en France. C’est une initiative importante. Nous, on est vraiment spécialisés dans l’audio, mais avec de la proximité et nous n’avons que des bénévoles. La trace de toute cette activité qui a démarré en 99, ce sont ces cassettes. Et puis ce sont des objets qui sont morts du jour au lendemain, pratiquement. Quand on prend les bénévoles ici, personne n’était dans la culture. Le trésorier est un ancien toubib ; la secrétaire était chercheuse au CNRS ; la responsable informatique, chargée d’informatique à Air France ; on a deux ou trois enseignantes. C’est une espèce de melting-pot où tout le monde arrive avec ses expériences. Personne n’y connaît rien dans cette activité. Ce qui est bien c’est que justement, avec l’âge, on continue à apprendre et puis voilà, on s’adapte ! »