Machine à coudre et journal intime

La petite machine à coudre et le journal sont conservés précieusement avec les archives familiales, à l’abri d’un regard quotidien trop douloureux.

Période d’utilisation : 1935 - 1944
Matériaux & techniques : Fer
Désignateur.trice : Noëla C. - cousine de Georgette, morte en déportation

Convoi n°67 

Georgette Braunstein vivait avec ses parents à Montrouge. C’était une lycéenne brillante de presque 17 ans qui devait passer son bac à la fin de l’année 1944. Esther, sa mère, était couturière et lui avait appris à réaliser des petits vêtements de poupée. La famille Braunstein était juive. Pendant la guerre, Georgette a été cachée un moment à Fresnes, chez son oncle David, le père de Noëla. Née en 1942, elle ne connait pas les détails précis de la terrible destinée de sa cousine, ni comment sa famille a été arrêtée à Montrouge, et internée au camp de Drancy le 22 janvier 1944. Mais elle se souvient d’avoir entendu parler de dénonciation. Georgette et ses parents, Simon et Esther, ont été déportés le 3 février 1944, dans le convoi n°67. Ils mourront tous les trois dès leur arrivée à Auschwitz le 8 février. Le convoi n° 67 comptait 1 214 personnes dont 189 enfants. N’en reviendront que 26 rescapés. 
David, le frère de Simon, était germanophone, et put échapper à la déportation, ayant été contraint par les Allemands de réaliser pour eux des traductions. Noëla n’a pas connu Georgette, mais l’émotion pointe encore à l’évocation de cette disparition. La petite machine à coudre et le journal sont conservés précieusement avec les archives familiales, à l’abri d’un regard quotidien trop douloureux.

Témoignage

« Pendant qu’ils étaient encore à Malakoff, les parents de Georgette avaient eu déjà des visites d’Allemands dans le quartier ou quelque chose comme cela. Elle avait été un moment cachée ici chez des voisins. Mes parents l’ont gardée longtemps ici, pendant la guerre. Ils l’ont cachée, les voisins l’ont cachée aussi, ils avaient beaucoup aidé mes parents pour la cacher, les prévenir : « Vite, il faut que la petite parte ! », et puis il y a eu un moment où ça n’a plus été possible, et elle a été prise. Parce qu’il se trouvait que les camions des Allemands, ils étaient dans cette rue devant, ils se garaient tous dans cette rue. Alors bon, ils n’ont plus pu la cacher. Oui, elle a dû être dénoncée. Enfin je ne sais pas ce qu’il s’est passé exactement. »