Livre de contes

Le recueil de contes désigné par Marie-Thérèse est une traduction qu’elle a réalisée pour son mémoire de thèse. Le symbole tout à la fois de son attachement à la langue française et sa volonté de faire découvrir la culture vietnamienne et ses croyances, notamment celle de la réincarnation.

Période d’utilisation : 1987
Matériaux & techniques : Carton – colle - papier
Désignateur.trice : Marie-Thérèse T. - francophile

Par amour de la langue française 

Marie-Thérèse est née à Saïgon, dans l'ancienne Indochine (actuel Vietnam), et a étudié à Da Lat dans une école catholique entourée de jeunes filles françaises. Bonne élève, elle fit l’Ecole Normale Supérieure, et entreprit de devenir professeur de français. Ces aspirations se trouvèrent vite confrontées aux politiques anticolonialistes mises en œuvre entre 1954 et 1975. L’enseignement du français fut quasiment supprimé au Nord-Vietnam puis au Sud, en grande partie remplacé par l’anglais, les Américains influençant l’effacement des dernières traces de l’occupation française. C’est dans ce contexte que Marie-Thérèse fut envoyée en Allemagne, avec cinq autres jeunes filles pour étudier l’allemand afin de l’enseigner plus tard. Déterminée à pratiquer la langue de Molière, elle ne termina pas son cursus et partit rejoindre son frère en France, d’abord à Cachan puis à Fresnes. Le recueil de contes désigné par Marie-Thérèse est une traduction qu’elle a réalisée pour son mémoire de thèse. Le symbole tout à la fois de son attachement à la langue française et sa volonté de faire découvrir la culture vietnamienne et ses croyances, notamment celle de la réincarnation.

Témoignage

« Je suis née à Saïgon. Mais mes parents sont venus du Nord. Après le bac, j’ai passé le concours pour rentrer dans l’école normale sup’ au Vietnam, voilà. Et on est envoyés comme professeurs de langue française. On nous a recrutés, et on est partis comme ça, pour pouvoir enseigner plus tard l’allemand, au lieu d’enseigner le français. Dans mon groupe, on était six filles ; il y a trois ou quatre qui sont reparties au Vietnam. Moi j’étais malade et mon frère, qui travaillait comme ingénieur en France, est allé me chercher là-bas à Munich, pour me faire rentrer en France clandestinement. À travers ce petit livre-là, à travers les contes, on peut faire la comparaison, montrer la culture vietnamienne, les croyances. Avec le conte vietnamien, il y a toujours une suite. Après la mort de telle personne, elle s’est transformée en plante, elle s’est transformée en… etc. Montrer les croyances vietnamiennes, à travers les contes. »