Lampe à pétrole

Cette lampe était utilisée par les gardiens de la prison de Fresnes pour exécuter leurs rondes extérieures au début du XXème siècle.

Période d’utilisation : 1911
Matériaux & techniques : Laiton – textile - verre
Désignateur.trice : Jacques G. - fils et petit-fils de gardien de prison

La lueur au bout du couloir

Cette lampe à pétrole appartenait au grand-père de Jacques qui était gardien. Il l’a lui-même léguée à son fils qui exerçait la même profession. L’objet est mis en évidence chez Jacques, objet de décoration mais surtout support de mémoire. La lampe symbolise le métier et les pratiques du personnel pénitentiaire avant 1914 ; il permet également d’aborder la question sensible de la représentation de la prison, qui est un marqueur identitaire de la ville, et des conséquences de sa présence dans l’imaginaire collectif. 

Témoignage

« À l’époque de mon grand-père, chaque gardien était équipé de ce style de lampe. Pour faire leurs rondes dans les coursives, et puis dans tous les cheminements de la prison. C’est un objet qui s’est transmis, parce que mon père, moi je l’ai vu, il y tenait beaucoup. D’ailleurs il l’a gardée toute sa vie durant, et c’est moi maintenant qui en suis dépositaire. 
Mon père, il était gardien de prison, parce que son père était aussi gardien, mais ce n’est pas du tout ce qu’il aurait voulu faire. Le métier a pas été particulièrement valorisé et gratifié par mon père. Ma seule relation à la prison c’est quand j’allais le chercher à la fin de son service, je l’attendais devant le grand quartier. Et parfois le jeudi on pouvait rentrer dans la prison, pour aller se faire coiffer, il y avait un salon de coiffure avec deux ou trois détenus. 
Le fait d’être enfant de gardien ce n’était pas caché, mais ce n’était pas non plus mis en avant. Il y a pas un ressenti particulièrement favorable à l’égard d’un gardien de prison. Mais pour beaucoup, c’était le moyen d’avoir une sécurité de l’emploi, d’avoir des revenus. Après, le métier, il est ce qu’il est, mais ça permettait d’élever une famille. »