Cadeaux protocolaires

Ces objets ont été offerts par une délégation palestinienne de Cisjordanie lors de leur venue à Fresnes, à l’occasion d’un partenariat entre les deux bibliothèques.

Période d’utilisation : 2002
Matériaux & techniques : N.R.
Désignateur.trice : Martine V.L. - ancienne directrice de la bibliothèque municipale Gabriel Bourdin

Coopérer jusqu’à l’utopie 

Ces objets ont été désignés par Martine, directrice de la bibliothèque de Fresnes jusqu’en 2017. Ils ont ceci de particulier qu’ils n’appartiennent pas à une personne privée mais à un équipement public municipal. Ils ont été offerts par une délégation palestinienne de Cisjordanie lors de leur venue à Fresnes, à l’occasion d’un partenariat. En 1999, dans le cadre du processus de paix, un protocole de coopération décentralisée a été signé entre les départements du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis et les villes palestiniennes de Jénine, Qalqlya et Tulkarem. La construction et la réhabilitation des bibliothèques fut le premier projet de cette coopération, accompagné par la formation des personnels palestiniens, accueillis à Fresnes en 2002. Durant trois semaines, Islam, Jamal, Sohaib, Salah et Lina ont découvert une bibliothèque moderne, presque utopique au regard de leur quotidien de couvre-feu et de conflits. Les objets offerts symbolisent le lien et le partage basés sur une problématique professionnelle commune, un moment qui a marqué la vie des bibliothécaires fresnois, touchés par des rencontres humaines très riches.

Témoignage

« On s’est retrouvé dans une situation quand même qui était assez ubuesque. Pendant trois semaines, on a prodigué une formation à des bibliothécaires palestiniens qui n’avaient vraiment pas les moyens de mettre ça en œuvre. Parce que c’était une période très très compliquée. Quand ils sont partis, deux mois après, leur bibliothèque avait été transformée en hôpital. Bon, voilà. Et nous pendant trois semaines, on leur a expliqué des choses complètement décalées. À côté de ça, des bibliothécaires qui ont des locaux évidemment très restreints, très peu de collections… C’est un peu la face sombre des relations internationales. Mais, on s’est rendu compte aussi à cette occasion qu’on avait les mêmes objectifs de service public et de lecture publique. Et ça c’était super sympa ! Dans n’importe quelles conditions, ça oui c’était très fort, cette envie, pour eux dans des conditions absolument épouvantables, de transmettre et... de faire en sorte que la lecture, socle de la réussite après des enfants, dans leur pays puisse aussi être efficace. On avait dans des conditions complètement extrêmes pour eux des mots qui voulaient vraiment dire la même chose : démocratisation de la lecture, ça a le même sens. Voilà, ça c’était le côté sympathique. »