Icône orthodoxe

Pour Annie, proposer cette icône était le moyen de montrer un « état d’esprit fresnois », tourné vers l’autre.

Publié le - Mis à jour le

Période d’utilisation : Années 1990
Matériaux & techniques : Bois
Désignateur.trice : Annie G. - chercheuse et voyageuse

Amitiés scientifiques internationales 

En 1966, Annie travaillait dans un laboratoire dans lequel collaboraient des scientifiques polonais et bulgares. Cet échange professionnel lui permit d’être accueillie en Bulgarie à Varna, lors d’un congrès. Elle prit l’habitude, avec son époux Yves, d’accueillir régulièrement des scientifiques étrangers qui devinrent leurs amis, particulièrement Pétia et Beltcho. Cette icône a été offerte à Annie par Pétia, pourtant non croyante et aujourd’hui disparue. Ce cadeau marque l’importance de l’église orthodoxe dans l’identité nationale bulgare. Elle a joué un rôle essentiel dans la préservation de leur culture, lors de l’occupation ottomane et sous le régime communiste. Les Bulgares sont profondément attachés à la Vierge et à tous les saints, considérés comme les patrons célestes du peuple. La religion orthodoxe porte une véritable vénération aux icônes et aux personnages qu’elles incarnent. Mais au-delà de la religion, il s’agit d’art et de culture populaire. Pour Annie, proposer cette icône était le moyen de montrer un « état d’esprit fresnois », tourné vers l’autre.

 

Témoignage

« Mes relations avec les pays de l’Est, ça peut venir de différentes choses. D’abord les origines de mes parents, qui sont très exotiques. J’ai toujours vu défiler pas mal de monde dans la maison. Des gens des Antilles ou des gens que mon père ramenait pour le travail. Et puis il avait quelques amis de son enfance, qui étaient de la même ville de naissance, Lublin, que lui. Et puis, aussi pour mes études, après la classe prépa, on avait des concours. Moi j’ai été à Strasbourg. Donc j’ai su encore plus que ce que c’était, d’être un peu isolée, et que c’est agréable d’avoir un point de chute, des gens qu’on connaît, plus ou moins bien… Il se trouve aussi que j’aboutis dans un laboratoire, dont la patronne était d’origine russe, mariée à un Français. Mon mari, autre hasard, a finalement abouti dans un laboratoire, il a eu comme directeur de thèse un gars naturalisé français d’origine slovène. C’est le hasard, mais c’est pas mal quand même ! Ce qui fait qu’on a vu défiler un certain nombre de gens de l’Est. Comme par hasard, on était, il faut croire on s’est attirés chacun. Donc ben chez nous ça a défilé ! »