Pavé

Ce pavé provient d’un débris de la cité des Fournières.

Période d’utilisation : 1988
Matériaux & techniques : Pierre
Désignateur.trice : Anne S. - ancienne conseillère municipale

L'ancienne cité des Fournières

Cette cité de transit des Fournières avait été construite en 1962 sur un terrain de la ville de Paris. À la demande de la Direction Départementale de l’Équipement, elle fut détruite le 21 septembre 1988 afin de dégager les emprises des voies de la nationale 186 et de la future A86. L’implosion de ce bâtiment de 10 000 tonnes a duré 6 secondes. Le pavé a été taillé par Roland Barrault, employé municipal et délégué syndical, qui en a fait cadeau à Anne, alors conseillère municipale. Elle a assisté à l’impressionnante démolition de ce bâtiment. Placé sur une étagère de la bibliothèque consacrée à ses souvenirs et à ses pensées, l’objet sert aujourd’hui de décoration.
Le pavé permet de raconter l’épisode de la destruction des Fournières, cité emblématique d’une période marquante de l’histoire des banlieues. Cette scène reste gravée dans les mémoires des Fresnois et de cette élue, attentive à la chaleur et à l’humanité de ces habitants, « les anciens des Fournières » qui bien des années après se réunissent chaque année pour échanger et évoquer cette période de leur vie. À travers cet objet, Anne revendique un style d’ « élue de terrain » qui selon elle, tend à se perdre aujourd’hui.

Témoignage

« Nous étions de l’autre côté de la 186. Tout le quartier était bouclé. Tous les habitants évidemment avaient été relogés. Et on a été invité à participer, de l’autre côté, à l’implosion de cet immeuble. Ça a été d’ailleurs très impressionnant. J’étais à côté de gens qui y avaient habité et qui pleuraient. Même si c’était vétuste, c’était leur immeuble. C’était l’immeuble où ils avaient vécu je ne sais combien d’années… On l’a vu tomber exactement, comme un château de cartes. Et on leur disait : « Mais c’était un vieil immeuble. Vous allez avoir un appartement, vous avez certainement un appartement plus moderne ». « Oui mais c’était notre vie, c’étaient nos voisins ». De cette cité je garde le souvenir de ces habitants, la chaleur humaine. Ils étaient très chaleureux. Avec les gens de l’extérieur et entre eux. C’était un mélange de populations, des gens chaleureux, qui avaient pour certains des situations difficiles, mais ils étaient dignes, et malgré tout joyeux. »